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ne sera point un chef que nous aurons, ce sera un père entouré de ses enfans, qui n’aspirera qu’à leur bonheur et à leur prospérité.

Fait et clos les jour, mois et an que dessus.

(Signé) P. Romain, général de division ; Dartiguenave, général de brigade ; Gérard Campo Thabarres, adjudans-généraux ; Ch. Tiphaine, chef de bataillon d’artillerie ; H. Barré, chef de bataillon directeur du génie ; Roumage jeune, administrateur ; Cézar Télémaque, contrôleur ; Roumage aîné, directeur des domaines ; L. Raphaël, directeur de la douane ; Leroy, garde-magasin ; Bertrand Lemoine, peseur ; Fleury, président du tribunal civil ; Baubert, juge ; Bonniot, président du tribunal de commerce ; J-B. Petit, Almanjor père, juges ; Jean Isaac, juge de paix ; Delon, assesseur ; C. Brelle, curé ; Vilton, F. Ferrier, Juste Hugonin, Ch. Leconte, négocians, etc., etc.

Si les signataires de la Résistance à l’Oppression violentaient leurs sentimens en déclarant qu’ils admiraient les vertus de Christophe, nous ignorons si ceux de ce procès-verbal croyaient réellement à un avenir plus doux, et que ce général, devenu chef du gouvernement, serait vraiment un père entouré de ses enfans, lorsqu’ils délibéraient deux jours à peine après l’assassinat de Capois.

Ce procès-verbal fut accompagné d’une lettre adressée par Fleury, l’un d’eux, « au ministre de la guerre et de la marine et à tous nos frères des armées du Sud et de l’Ouest » où il leur disait : « Frères et amis, nous vous serrons dans nos bras, et nous nous réunissons à vous de cœur et d’esprit. Comme vous, nous aimons la liberté et nous détestons l’oppression. Le général en chef s’est rendu à nos vœux qui sont conformes aux vôtres ; il accepte la première magistrature de l’État que vous lui offrez. »

Christophe lui-même répondit aux lettres de Gérin et de Pétion.