Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/305

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marchandises. Une contestation était survenue entre eux au Port-au-Prince, et ils l’avaient fait juger par le tribunal civil de cette ville, qui donna raison à Dravermann. Mais, rendu à Bordeaux, Hoog appela de la sentence comme émanée d’un tribunal incompétent, irrégulier et composé de révoltés. On conçoit quelle belle occasion fut offerte ainsi à la déclamation des nobles conseillers royaux de Bordeaux, qui ne buvaient pas avec moins de plaisir le café d’Haïti récolté par les révoltés, que ceux-ci les bons vins du département de la Gironde. Quand on connut cet arrêt au Port-au-Prince, il y eut une grande émotion à cause de ses termes ; mais on finit par comprendre qu’il n’était que l’expression d’une morgue coloniale et aristocratique, et il n’interrompit pas les utiles relations existantes entre Haïti et la France.