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P R E L I M I N A I R E.

logien payen, qu’ils auraient du réfuter simplement par des raisons, jamais par des injures, encore moins par des calomnies, qui étaient si évidemment fausses, qu’elles n’ont pû s’accrediter, & prendre l’air de verité, par le secours de quatorze siècles, pendant lesquels elles ont été très-souvent repetées.

Un sage philosophe 7 chrêtien, en songeant aux grandes vertus dont Julien fut doué, 8


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    profession, si la meilleure partie de l’armée ne l’eût assuré, qu’elle lui donnerait tout contentement pour ce regard, comme le rapporte Ruffin, & beaucoup d’autres après lui. Cependant son zele pour la Foi ne l’empêcha pas d’estimer grandement le mérite de celui, qui l’avoit si fort persecutée, de lui destiner un très-superbe sepulcre, & de dire hautement que le faux-bourg de Tarse, ni la rivière de Cydne, quelque claire & agréable qu’elle fut, ne méritoient pas de garder ses cendres, que la seule Ville éternelle de Rome & le Tybre devoient posséder. Certes rien ne pouvoit obliger Jovien à parler si avantageusement d’un tel Prédécesseur, que la connoissance qu’il avoit des qualités rares & vertueuses, qui étoient en lui non obstant son Apostasie. On peut ajouter à cela l’honneur qu’il fit rendre à son cadavre,