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DE L’EMPEREUR JULIEN.

des premiers, ils ont embrassé un genre de vie[1] different de celui de tous les autres hommes. Ils prétendent qu’il n’y a rien de bon & d’honnête chés les Grecs & chés les Hébreux, cependant ils se font appropriés, non les vertus, mais les vices de ces deux Nations. Ils ont puisé chés les Juifs la haine implacable contre toutes les differentes religions des Nations, & le genre de vie infâme & méprisable, qu’ils pratiquent dans la paresse[2] & dans la légèreté, ils l’ont pris des Grecs. C’est là ce qu’ils regardent comme le veritable culte de la Divinité.

Il faut convenir que, parmi le bas peuple, les Grecs ont cru & inventé des fables ridi-

cules
  1. Ils ont embrassé un genre de vie particulier, ἀλλὰ κἀκείνων ἀποστάντες ἰδίαν ὁδὸν ἐτράποντο, mot à mot : après avoir quitté ceux-la ils ont couru un autre chemin.
  2. Comment Julien pouvoit-il reprocher la paresse aux Chrétiens, qui servoient fidelement les Empereurs à la guerre & pendant la paix élévoient leurs enfans dans la pureté des mœurs ? Sans doute il faut qu’il ait eu ici en vue cette quantité de Moines & de Solitaires qu’on voioit déjà sous son regne. Qu’auroit-il donc dit, s’il les eut vu aussi multipliés qu’ils l’ont été après lui ?
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