Page:Argens - Lettres juives ou Correspondance philosophique, historique et critique, tome6.djvu/202

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lettres juives, Lettre CLXII. 187 Les Anglois, mon cher Isaac, méritent la Liberté dont ils jouïssent : & ils en sont.d’autant plus dignes, qu’ils la doivent aux soins qu’ils prennent de la conserver. Ils font tous extrêmement zélez pour elle ; & même les Particuliers d’entre eux cessent de penser à leur Intérêt propre, dès qu’ils croient appercevoir, que ce qui les favorite peut diminuer les Privilèges de la Patrie. Après cela, doit-on s’étonner, qu’un Peuple, qui pense si noblement & si généreusement ait une Forme de Gouvernement beaucoup plus parfaite que celle des autres Nations ? Lex Loix se ressentent, non seulement de l’Etendue du Génie des Législateurs qui les ont faites, mais encore du Courage & de la Grandeur d’Ame de ceux qui les font observer. Si l’on instituoit un Parlement en Italie, à qui l’on accordât le même Droit qu’à celui d’Angleterre, les Membres, qui le composeroient, agiteroient peut - être très souvent, dans queTems de l’Année on devroit frire les Processions, & à quelle Heure de la Journée on chanteroit Matines ou Vêpres. S’il se formoit plusieurs