Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

portée de l’écrivain, comme dans la Philosophie du Bon Sens, et la morale politique ou religieuse qui occupent presque toutes les Lettres Juives Chinoises ou Cabalistiques.

Le marquis d’Argens a joui d’une assez grande célébrité comme homme de lettres et comme homme du monde ; cependant il ne s’est acquis qu’une faible illustration par ses ouvrages, et aucun éclat par de grandes actions dans le militaire, qui était sa première profession. L’amitié que lui témoigna le grand Frédéric prouve néanmoins qu’il y avait en lui un mérite réel, pour avoir pu obtenir l’estime d’un homme aussi éclairé que ce prince.

On connaîtra mieux le marquis d’Argens dans les Mémoires qui suivent ; c’est là qu’il s’est peint lui-même avec cette confiance dans sa propre conduite qui en caractérise l’âge et les goûts. Quoi qu’il ne soit pas un homme illustre, on aime assez cependant à connaître ce qu’a pu être dans sa jeunesse, le favori d’un grand roi, et qui s’est fait un nom dans les lettres ; il n’est pas moins agréable d’apprendre de lui une foule d’anecdotes, dont il a été le témoin ou l’auteur, et qu’il raconte d’une manière naturelle et sans prétention.