sition ! Quoi ! vous êtes ici, me dit-il, et c’est pour vous qu’on est venu me chercher ? ah ! je vous jure sur la croix que je porte que je vous tirerai d’ici ; je cours avertir monsieur le grand-vicaire et votre maîtresse de votre situation ; il y a deux jours que la pauvre fille n’a point pris de nourriture. Mon confesseur disparut à ces mots ; il revint deux heures après avec le promoteur d’officialité, qui m’arrêta dans la prison de la part de l’église, et ordonna au gouverneur d’avoir à me représenter toutes fois et quand elle me demanderait.
Dès ce moment, l’entrée de la tour fut permise à mes amis ; je reçus des lettres de Sylvie ; j’en avais souvent trois ou quatre par jour. Elle m’écrivait de me tranquilliser, et que, de la façon dont allaient nos affaires, nous en verrions bientôt la fin. Je demeurai deux mois dans ma tour, arrêté par le roi d’Espagne d’un côté, et par l’église de l’autre. Cependant mon départ avait fait un bruit infini en France ; on ignorait où j’étais allé ; mais les lettres qu’on avait écrites à Aix à l’official apprirent que j’étais en Espagne, et que je voulais épouser Sylvie.
Je ne saurais exprimer la colère de mon père ; il jura de m’exhéréder ; il demanda une