sûrs d’une égalité de voix ; et, comme en matière criminelle il ne peut y avoir de partage, il fallait qu’on les mît tous hors de cour et de procès.
Ceux qui se sont étonnés de cet arrêt, n’ont aucune connaissance de l’histoire : il n’arriva alors que ce qu’on a vu arriver pendant deux cents ans en France, lors des troubles et des guerres civiles. Si on considère que la Cadière et le jésuite étaient devenus les moindres ressorts qui faisaient agir les juges, on pénétrera aisément que leur intérêt propre les conduisait. Il s’agissait d’une décision qui perdît un des deux partis ; chacun croyait la religion de son côté, ou du moins faisait semblant de le croire ; la cour était pour les uns, le peuple pour les autres ; les injures, les invectives, les mauvais procédés avoient rompu entre eux toute la liaison et l’harmonie que la justice demande. Deux conseillers s’emportèrent jusqu’à un point si violent, qu’un des deux menaça l’autre de coups de bâton, pendant la séance de la chambre.
C’est là l’effet malheureux que produisent mille idées, que les prêtres et les moines nous inspirent dans la tendre enfance. Les plus grands crimes n’ont eu que le prétexte de la