vais joindre M. de Bouflers à Lille, et vous m’y suivrez. Je l’emmenai avec moi, et nous passâmes encore trois mois à Lille. Cependant il fallait que j’allasse à Givet, où se trouvait le régiment, pour me faire recevoir. Je ne pouvais pas conduire Chichote de garnison en garnison ; je la renvoyai à Paris, où je chargeai un homme de lui fournir ce dont elle aurait besoin.
Dès qu’elle fut partie, je me disposai à quitter Lille ; mais la dépense que j’y avais faite me retardait. Je devais considérablement et j’attendais que mon père m’avancât de l’argent sur ma pension. Il avait appris que j avais mené une fille à Lille avec moi, En vain lui écrivis-je plusieurs lettres, il ne daigna pas me faire réponse. Un ami que j’avais nommé Renaud, me prêta généreusement la somme dont j’avais besoin, et ce n’est pas le seul service qu’il m’ait rendu à moi et à toute ma famille.
Lorsque je fus arrivé à Givet, je reçus plusieurs lettres de Chichote ; elle m’écrivait de lui envoyer de l’argent et qu’elle en avait un besoin infini. J’étais dans l’impossibilité de le faire ; l’ami à qui je l’avais adressée à Paris, la voyait tous les jours ; l’occasion et le besoin