de sculpteurs et d’architectes habiles, qui vécurent sous le siècle de Louis xiv. Ce fut alors qu’on vit le Poussin, le Sueur, Jouvenel, le Brun, Girardon, le Gros, Puget, rivaux des Carrache, des Guide, et des Bernin, moins loués qu’eux, peut-être aussi louables. Voilà le temps où les beaux-arts ont été chez nous dans leur plus haut degré ; on peut remarquer leur naissance sous Henri iv, et leur enfance sous le cardinal de Richelieu. Si on avait pu les perpétuer dans leur degré de perfection, Louis xiv l’aurait fait par l’aisance, le soulagement, les commodités, qu’il leur avait procurés dans son royaume. Cependant les académies de peinture et de sculpture, enrichies des plus belles figures moulées sur les antiques, et ornées des tableaux des plus célèbres peintres ; les jeunes gens en qui on reconnaît de la disposition entretenus à Rome aux dépens du roi ; les pensions accordées à ceux qui se distinguaient par leur savoir, tout cela n’a pu empêcher que les arts n’aient infiniment tombé en France depuis vingt ans. Ceux qui passent pour y exceller aujourd’hui sont au-dessous de leurs maîtres et bien inférieurs au Poussin et à Jouvenel[1] ; ils ont pourtant des avantages que les autres n’avaient pas. Avant
- ↑ Le maquis à’Argens écrivait ceci vers 1740.