Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/367

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Jouques me rendre un service signalé si tu pouvais mener ta maîtresse dans quelque endroit, où tu l’occupasses assez gracieusement pour l’obliger à y passer une demi-heure, je prendrais ce temps-là pour obtenir les dernières faveurs de Toinon. Je t’entends, répondit de Jouques je vais proposer à la Campoursi de descendre dans sa toge, et je te promets, si elle y consent, de l’amuser de façon qu’elle ne pensera pas à sa sœur. Ce projet réussit ainsi que ces amans l’avaient projeté. La Campoursi auprès de qui de Jouques faisait des prodiges, s’applaudissait d’être seule avec lui ; elle ne se figurait pas qu’il y eût rien à craindre pour sa sœur, qu’elle avait laissée dans l’amphithéâtre.

Cependant cette cadette s’occupait aussi gracieusement que son aînée. À peine Monvalon avait jugé que son ami retenait l’argus de Toinon, qu’il était sorti avec elle de la salle de la comédie et, dans le premier détour de la rue, il était entré dans une maison qu’il connaissait, et où il trouva toute l’aisance dont il avait besoin pour l’expédition qu’il allait faire. Comme il craignait que de Jouques ne retînt pas la Campoursi assez long-temps, il fut obligé de se contenter, dans moins de