Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/397

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tait pas. Il faut qu’il se résolve de passer pour ignorant, ou de se soumettre à l’usage.

On dit que ce pays est le pays de la galanterie. Je le regarde comme l’antipode. Peut-on appeler galanterie de racler, pendant toute une nuit, une maudite guitarre sous une fenêtre ; d’entendre huit ou dix messes, pour donner de l’eau bénite, en sortant de l’église, à sa maîtresse, et de se morfondre à lorgner à la, promenade de deux cents pas de loin ? Ceux qui ont parlé de cette façon n’ont connu les amours des Espagnols que dans des romans faits à Paris.

Le cérémonial est une des choses que cette nation observe avec le plus d’exactitude. Les affaires les plus pressantes, dussent-elles péricliter, il faut que l’étiquette soit respectée. Les titres, sont ici en si grande abondance que, joints à la quantité des noms de baptême, un homme peut former un volume de leur seule énumération. Je vous envoie, pour vous amuser, l’adresse de l’Epître dédiçatoire de l’Histoire du règne d’Auguste II, roi de Pologne, dédiée par l’abbé de Parthenay à l’ambassadeur d’Espagne.