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Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/57

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vit d’autre parti à prendre que celui de l’obéissance ; il fit sur les chariots de poste cette longue route dans les froids les plus rigoureux de l’hiver. Les ordres étaient donnés partout pour qu’il ne pût découvrir la fausseté du mandat. On sut à point nommé son départ et son arrivée. Il n’avait encore eu le temps de faire aucune information, qu’un homme, ayant le costume d’un bedeau, vint le prendre et le conduire au consistoire assemblé, où se trouvaient avec le roi qui présidait, plusieurs gens de lettres de sa société, et le marquis d’Argens. Tous étaient vêtus en pasteurs ou en anciens, habits et manteaux noirs, grandes perruques, chapeaux ronds, maintien grave.

» M. le président commença par lui demander s’il était tel pasteur à tel endroit. Après une réponse affirmative, il lui dit que le vénérable consistoire avait appris qu’il était scandaleusement ignorant, même dans les choses dont il était chargé d’instruire ses ouailles, et que l’on avait décidé, vu l’importance de l’accusation, qu’il serait mandé pour être examiné et interrogé à cet égard ; et qu’ainsi, et d’après les ordres du vénérable consistoire, il allait lui faire quelques questions