il y eut des picoteries continuelles entre eux.
M. Thiébault a observé, dans ses Souvenirs à Berlin, que le peu de ménagement que Frédéric observait à l’égard du marquis, quoiqu’il l’aimât, tenait à ses habitudes superstitieuses dont il ne se guérissait point, à ses hypocondries excessives, mais sur-tout à son mariage, qui s’était fait à l’insu du roi et avec une comédienne dont le marquis n’avait point d’enfant, et qu’il pouvait très-bien conserver comme maîtresse, ainsi qu’il faisait depuis long-temps.
Ce n’est pas, comme nous l’avons remarqué, que madame d’Argens n’eût des qualités estimables et qu’elle ne se conduisit très-bien ; que même Frédéric ne lui marquât de la considération, puisqu’elle fut la seule femme qui, avec madame Barbarini, logeât à la cour ; mais le roi était mécontent de cette alliance faite sans sa participation, et ne put jamais surmonter le ressentiment qu’il en eut.
Aussi le marquis, fatigué de la petite guerre qui existait entre eux, demanda à faire un troisième voyage en Provence. Le roi le lui refusa ; et le marquis, pour s’en venger, composa un dialogue entre un officier espagnol et