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Philosophe.

pas nettes & ſe trouvent toujours abſorbées, confondues par celle-ci. Je t’ai déjà dit que lorſqu’à Paris je m’occupois preſqu’uniquement de la lecture & des ſciences les plus abſtraites, dès que je ſentois l’éguillon de la chair me tracaſſer, j’avois une petite fille ad hoc comme on a un pot de chambre pour piſſer, à qui je faiſois une ou deux fois la groſſe beſogne, dont il vous plaît de ne vouloir pas tâter de ma façon. Alors l’eſprit tranquille, les idées nettes, je me remettois au travail ; & je ſoutiens que tout homme de lettres, tout homme de cabinet, qui a un peu de tempéramment, doit uſer de ce remede auſſi néceſſaire à la ſanté du corps qu’à celle de l’eſprit. Je dis plus : je prétends que tout honnête homme, qui connoît les devoirs de la ſociété, devroit en faire uſage, afin de s’aſſurer de n’être point excité trop vivement à s’écarter de ces devoirs en débauchant la femme ou la fille de ſes amies, ou de ſes voiſins.

Préſentement vous me demanderez, peut-être Madame, continua l’Abbé, comment