Page:Argens - Thérèse philosophe (Enfer-402), 1748.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
Thérèse

ſiller les yeux ſur des myſteres qui faiſoient tout le malheur de ma vie : les réflexions qui je ne ceſſois de faire ſur ma conduite paſſée, en troubloient le repos ! Qui eſt-ce qui devoit plus apréhender que moi les châtimens dont on nous ménace pour des crimes que tu m’as démontré être involontaires ? Le commencement de ma vie a été un tiſſu d’horreurs ; mais quoiqu’il en coûte à mon amour propre, je te dois confidence pour confidence, leçon pour leçon. Ecoute donc ma chere Théreſe, le récit de mes avantures, en t’inſtruiſant des caprices des hommes, qu’il eſt bon que tu connoiſſe pour contribuer auſſi à te confirmer qu’en effet le vice & la vertu dépendoient du tempéramment & de l’éducation. Et tout de ſuite cette femme commença ainſi ſon hiſtoire.

Fin de la premiere Partie.