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Thérèse

bonheur dépend de la conformation des organes, de l’éducation, des ſenſations externes : & les loix humaines ſont telles que l’homme ne peut-être heureux qu’en les obſervant, qu’en vivant en honnête-homme. Il y a un Dieu ; nous devons l’aimer, parce que c’eſt un Etre ſouverainement bon & parfait. L’homme ſenſé, le Philoſophe doit contribuer au bonheur public par la régularité de ſes mœurs. Il n’y a point de culte, Dieu ſe ſuffit à lui-même : les génuflexions, les grimaces, l’imagination des hommes, ne peuvent augmenter ſa gloire. Il n’y a de bien & de mal moral, que par rapport aux hommes : rien par rapport à Dieu. Si le mal phiſique nuit aux uns, il eſt utile aux autres : le Médecin, le Procureur, le Financier vivent des maux d’autrui : tout eſt combiné. Les loix établies dans chaque Région, pour reſſerrer les liens de la ſociété, doivent être reſpectées : celui qui les enfreint, doit être puni, parce que, comme l’exemple retient les hommes mal organiſés, mal intentionnés,