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LA RETRAITE.

— Il est tard, fit-elle : rentrons-nous ?

Alors ce grand calme l’exaspéra : une sotte vanité, maintenant, le fit rougir d’une défaite, lui qui, après tout, dans toute sa beauté et sa séduction, avait vu des femmes le supplier !

En ce moment, il fut fou.

Il l’empoigna brutalement ; avec une force inouïe il la jeta par terre, dans l’idée fixe maintenant de la violer…

Elle se défendit avec rage, sans une parole, et ils roulèrent tous deux.

Dans un appétit de bête en rut, il n’eut qu’une pensée, sentir le contact charnel de ce corps qu’il aimait et voulait, et, lacérant ses vêtements, il vautra des baisers avides sur sa poitrine nue, et se rua sur cette chair…

Elle succombait…

Tout à coup Elle poussa un cri déchirant : d’horreur, Jacques recula, stupide, devant le symbole effrayant d’une virilité monstrueuse, cependant que, les seins dressés, et ses longs cheveux dénoués, Elle s’enfuyait à jamais !…

— Malédiction, et je l’aime ! s’écria Jacques Soran.