tant quelques tonneaux de mauvais genièvre ou de pire bière.
Devant les portes, des mineurs se reposent : les uns, assis sur leurs talons, fument leur pipe ; d’autres, plus nombreux, jouent aux billes ; d’autres, à plat ventre, dorment.
Soran fut assez séduit, dès l’abord, par ce grand calme ; mais, pourtant, il était loin de penser à se fixer dans un pays aussi laid, lorsqu’en sortant de Frameries il fut surpris d’un bouquet de verdure, bien plus joyeuse celle-là, et plus claire : ici, l’on s’éloigne déjà du pays houiller, c’est la campagne très gaie ; des petites maisons sans étage, blanches ou bleues, ou roses, avec des contrevents verts ; très amusantes, en somme ; et puis, des bois un peu plus loin ; et puis, surtout, un peu plus loin, pas d’usines, la grande ligne nue de l’horizon.
Soran devait, après cette promenade revenir passer la nuit à Mons, et y rester quelques jours.
La voiture était arrivée à un carrefour ; d’un côté, la route qui va à Maubeuge ; en face, une longue allée de grands arbres conduisant à une grille l’intéressa : il mit pied à terre, paya la voiture, ayant envie de se promener, et sans savoir s’il trouverait une auberge.