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LA RETRAITE.

croyance imposée aux molles nations de l’Orient par un prophète ; devant les soulèvements terribles de tout un peuple sous la voix d’un simple ermite, il se demandait si certaines créatures ne reçoivent pas le don de communiquer, dans une miraculeuse suggestion, leur volonté aux foules.

Il ne pouvait en douter.

À certains moments où l’esprit humain encore en enfance n’a pas pris cette consistance qui doit le rendre incrédule plus tard (ces moments ne se reverront sans doute jamais), un homme surgit !

C’est le Christ simple et doux, entouré de quelques naïfs pêcheurs, ses intermédiaires avec le monde entier et que, dans un besoin de religion, on divinise.

C’est Mahomet, puissant et terrible, qui s’impose comme la réalisation tangible d’un Dieu à des populations inertes et froides.

C’est Pierre l’Ermite, moins complexe, celui-là, avec un sort différent, une organisation moins sublime, entraînant un peuple rustre dans un splendide élan d’enthousiasme.

C’est la Réformation luttant très faible contre une puissance inébranlable, mais arrivant peut-être à vivre parallèlement.

C’est les conséquences de celle-ci, deux cents