Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/151

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DÈMOS.

Par quel moyen prouverai-je aux spectateurs que j’ai bien choisi entre vous deux ?

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Je te le dirai. Va, sans rien dire, prendre ma corbeille ; fouilles-y, et ensuite dans celle du Paphlagonien : de la sorte tu jugeras bien.

DÈMOS.

Eh bien, qu’y a-t-il dans la tienne ?

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Tu ne vois donc pas, mon petit papa, qu’elle est vide ? Je t’ai tout apporté.

DÈMOS.

Voilà une corbeille dévouée à Dèmos.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Visite maintenant ici celle du Paphlagonien. Vois-tu ?

DÈMOS.

Bon Dieu, comme elle est pleine de bonnes choses ! Quelle ampleur de gâteau il s’était réservée ! Et à moi il donnait cette toute petite rognure.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

C’est pourtant ce qu’il t’a toujours fait : il te donnait très peu de ce qu’il prenait, et il en gardait pour lui la meilleure part.

DÈMOS.

Misérable ! Tu volais, et tu me trompais ! Et moi, je t’ai tressé des couronnes et donné des présents.