Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/262

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XANTHIAS.

Attends que j’explique le sujet aux spectateurs et que je leur expose quelques idées que voici : qu’on n’attende de nous rien de trop grand, ni un rire dérobé à Mégara. Nous n’avons pas deux esclaves lançant aux spectateurs des noix tirées d’une corbeille ; ni un Hèraklès frustré d’un dîner, ni Euripidès, criblé une seconde fois de nos railleries. Et si Kléôn a brillé, grâce à la Fortune, nous ne remettrons pas le même homme à la sauce piquante. Mais notre modeste sujet a une intention : sans aller au delà de votre finesse, il a plus de portée qu’une comédie banale. Nous avons un maître, qui dort là-haut, homme de mérite, sous le toit. Il nous a donné l’ordre, à nous deux, de garder son père, enfermé là dedans, afin qu’il ne franchisse pas la porte. Ce père est malade d’une maladie étrange, que pas un de vous ne connaîtrait, ni ne supposerait, si vous ne l’appreniez de nous. Devinez. Amynias, fils de Pronapos, ici présent, dit qu’il aime les dés : ce n’est pas vrai.

SOSIAS.

De par Zeus ! il juge de cette maladie d’après la sienne.

XANTHIAS.

Et ce n’est pas cela : il y a bien du « philo » dans l’origine de son mal. Mais Sosias, ici présent, dit à Derkylos qu’il est « philopot ».

SOSIAS.

Pas du tout : c’est là une maladie d’honnêtes gens.

XANTHIAS.

De son côté Nikostratos, du dême de Skambôn, prétend qu’il est « philothyte » ou « philoxènos ».