Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/266

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BDÉLYKLÉÔN.

Cela te ferait donc beaucoup de peine ?

PHILOKLÉÔN.

Oui, car le Dieu m’a répondu, un jour où je consultais l’oracle de Delphœ, que si un accusé échappait de mes mains, je mourrais desséché.

BDÉLYKLÉÔN.

Apollôn sauveur, quel oracle !

PHILOKLÉÔN.

Allons, je t’en conjure, laisse-moi sortir, de peur que je ne crève.

BDÉLYKLÉÔN.

Non par Poséidôn ! Philokléôn, jamais.

PHILOKLÉÔN.

Je rongerai donc le filet à belles dents.

BDÉLYKLÉÔN.

À belles dents ? Mais tu n’en as pas.

PHILOKLÉÔN.

Malheur ! Infortuné que je suis. Comment faire pour te tuer ? Comment ? Donnez-moi une épée tout de suite, ou la tablette aux condamnations.

BDÉLYKLÉÔN.

Cet homme va faire quelque mauvais coup.

PHILOKLÉÔN.

Mais non, de par Zeus ! Je veux aller vendre mon âne tout bâté : c’est la nouvelle lune.