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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/289

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qu’ils ne nous trahiront pas et qu’ils combattront pour le peuple. Et jamais, dans l’assemblée, aucun orateur n’a fait triompher son avis, s’il n’a dit que les tribunaux ont le droit de se retirer, aussitôt qu’ils ont jugé une affaire. Kléôn lui-même, ce grand braillard, ne mord pas sur nous, mais il nous garde, nous caresse de la main et nous préserve des mouches, tandis que toi, tu n’as jamais rien fait de tout cela à ton père. Et Théoros, quoique ce soit un homme qui n’est pas au-dessous d’Euphèmios, il prend l’éponge dans le bassin et décrotte nos chaussures. Vois de quels biens tu veux me priver, me dépouiller. Voilà ce que tu appelles de l’esclavage, de la servitude, et tu prétends le prouver.

BDÉLYKLÉÔN.

Parle à satiété : car un jour mettra fin à cette puissance imposante, et tu ne seras plus qu’un derrière qui défie le bain.

PHILOKLÉÔN.

Mais le plus agréable de tout cela, et que j’allais oublier, c’est quand je rentre à la maison, rapportant mon salaire : tout le monde arrive en même temps me faire des caresses, en raison de cet argent ; et d’abord ma fille me lave les pieds, les parfume, se penche pour me baiser, m’appelle « son petit papa » et, de sa langue, va pêcher le triobole. Ma femme, douce cajoleuse, m’apporte une galette bien levée, s’assoit près de moi, et, faisant des instances : « Mange ceci, goûte cela. » Je suis ravi, et je n’ai pas besoin de me tourner vers toi ou vers l’intendant pour savoir quand il apportera le dîner, en maugréant et en grommelant. D’ailleurs, s’il ne se hâte de me pétrir un gâteau,