Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/159

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LYSISTRATA.

La sentinelle de jour.

KINÉSIAS.

Au nom des dieux, hâte-toi de m’appeler Myrrhina.

LYSISTRATA.

Bon ! Que je t’appelle Myrrhina ! Et qui es-tu, toi ?

KINÉSIAS.

Son mari, Kinésias de Pæonia.

LYSISTRATA.

Ah ! bonjour, mon très cher ; ton nom n’est ni obscur, ni inconnu parmi nous. Constamment, en effet, ta femme l’a à la bouche. Qu’elle prenne un œuf ou une pomme : « C’est, dit-elle, pour Kinésias. »

KINÉSIAS.

Ah ! grands dieux !

LYSISTRATA.

Et, j’en atteste Aphroditè, si la conversation tombe sur les hommes, aussitôt ta femme de s’écrier : « Tout le reste n’est que bagatelle au prix de Kinésias. »

KINÉSIAS.

Va donc tout de suite ; appelle-la-moi.

LYSISTRATA.

Comment cela ? Que me donneras-tu, à moi ?

KINÉSIAS.

Moi, de par Zeus ! à toi tout ce que tu voudras ! J’ai ceci, et ce que j’ai, je te le donne.