Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/227

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d’eux soit pris à commettre un acte impie, enflammé de fureur, égaré par le délire, en agissant de la sorte, il fera voir clairement à tous les mortels, hommes et femmes, qu’un dieu punit la violation des lois et l’impiété, et que le châtiment frappe sans délai.

Mais il nous semble avoir bien fouillé partout, et nous ne voyons pas un autre homme caché ici.




SIXIÈME FEMME.

Où fuis-tu ? Holà ! holà ! l’homme ! T’arrêteras-tu ? Malheureuse que je suis ! malheureuse ! Il vient de m’arracher mon enfant du sein, et il a disparu.

MNÈSILOKHOS.

Crie ! Mais tu ne lui donneras plus jamais à téter, si vous ne me lâchez pas. Ici même, je la frappe aux cuisses avec ce couteau, et le sang de ses veines rougira l’autel.

SIXIÈME FEMME.

Malheureuse que je suis ! Femmes, ne viendrez-vous pas à mon secours ? Me refuserez-vous vos cris et votre aide ? Ne souffrez pas qu’on me ravisse mon unique enfant.

LE CHŒUR.

Oh ! Oh ! vénérables Moires, quel nouvel attentat frappe mes regards ? Quel amas d’œuvres d’audace et d’effronterie ! Quel nouvel acte il vient de commettre ! Mes amies, quel acte que celui-ci !

MNÈSILOKHOS.

Ah ! comme je confondrai votre excès d’insolence !