Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/232

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MNÈSILOKHOS.

Voyons, quel sera mon moyen de salut ? Quelle tentative ? Quelle invention ? La cause de tout ceci, celui qui m’a jeté dans ces affaires ne paraît pas encore. Allons, quel messager pourrais-je lui envoyer ? Il y a, à ma connaissance, un expédient renouvelé de Palamèdès. Ainsi que lui, j’écrirai sur le plat d’une rame que j’abandonnerai aux flots. Mais je n’ai pas de rames sous la main. Où ? Où, malheureux, trouverai-je donc des rames ? Où ? Eh ! Pourquoi ne pas jeter à bas ces statues ? J’écrirai dessus en guise de rame. Cela vaut beaucoup mieux. Bois pour bois des deux parts. Ô mes mains, mettez-vous à la besogne qui va me tirer d’affaire. Allons, feuillets de mes tablettes polies, recevez les empreintes du stylet, messagères de mes infortunes. Oh ! oh ! Voilà un P (Rho) défectueux ! Il sort de la ligne ! Quel sillon ! Partez, élancez-vous sur toutes les routes, par-ci, par-là ; hâtez-vous, il le faut.




PARABASE ou CHŒUR.

Pour nous, maintenant, disons du bien de nous-mêmes dans notre parabase. Il est d’usage qu’un chacun dise beaucoup de mal de la gent féminine, comme quoi nous sommes un fléau pour les hommes ; que de nous viennent tous les maux, querelles, discordes, sédition funeste, douleur, guerre. Mais voyons, si nous sommes un fléau, pourquoi nous épousez-vous ? Oui, si nous sommes réellement un fléau, pourquoi nous défendez-vous de sortir et d’être prises à regarder dehors ? Pourquoi vous donner tant de peine à vouloir garder votre fléau ? Si votre femme