Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/326

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DIONYSOS.

Par Dèmètèr ! ils ont par-dessous un khitôn de laine fine, et tel, qui ment ainsi, on le voit poindre tout à coup sur le marché aux poissons.

ÆSKHYLOS.

C’est encore toi qui as enseigné le goût du bavardage et des arguties, fait déserter les palestres, montré à serrer le derrière des jeunes diseurs de riens, appris aux matelots à tenir tête à leurs chefs. Au contraire, de mon vivant, ils ne savaient que crier : « Hé ! la galette ! » ou bien : « Rhyppapæ ! »

DIONYSOS.

Oui, par Apollôn ! Puis péter au nez des thalamistes, embrener les camarades de gamelle, détrousser les habitants des ports de relâche. Maintenant ils disputent, et ils voguent à l’aventure, soit par ici, soit par là.

ÆSKHYLOS.

De quels crimes n’est-il pas l’auteur ? N’a-t-il pas mis en scène des entremetteuses, des femmes accouchant dans des temples, des sœurs incestueuses, et d’autres qui disent que vivre c’est ne pas vivre ? Voilà comment notre ville est remplie de scribes et de bouffons, singes populaires, qui trompent le peuple sans cesse : si bien que personne n’est plus en état aujourd’hui de porter le flambeau, faute d’exercice.

DIONYSOS.

Personne, de par Zeus ! Aussi, aux Panathènæa, j’ai failli mourir de rire, en voyant courir un lourdaud, plié