Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/364

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y reçoit de l’argent ne tarit pas d’éloges ; mais celui qui n’en reçoit pas juge dignes de mort ceux qui cherchent dans l’assemblée un moyen de trafiquer. »

PREMIÈRE FEMME.

Par Aphroditè ! tu dis bien cela.

PRAXAGORA.

Malheureuse ! Tu as nommé Aphroditè. Tu ferais une jolie chose, si tu disais cela à l’assemblée.

PREMIÈRE FEMME.

Mais je ne le dirais pas.

PRAXAGORA.

N’en prends pas, dès maintenant, l’habitude.

« Lorsque nous délibérions sur la question de l’alliance, on disait que, si elle n’avait pas lieu, c’en était fait de la ville. Quand elle fut faite, on se fâcha, et celui qui l’avait conseillée s’enfuit en toute hâte. Il faut équiper une flotte : le pauvre en est d’avis ; les riches et les laboureurs sont d’un avis contraire. Vous fâchez-vous contre les Korinthiens, ils se fâchent contre toi : en ce moment, ils sont bien disposés à ton égard ; sois bien disposé à leur égard, en ce moment. Argéios est un ignorant ; mais Hiéronymos est un habile. Un espoir de salut se ranime, mais il est restreint. Thrasybulos lui-même n’a pas été appelé. »

PREMIÈRE FEMME.

L’habile homme !

PRAXAGORA.

Voilà un éloge convenable !

« C’est vous, ô peuple, qui êtes la cause de ces maux.