Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/37

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ci et de Zeus lui-même ; car vous êtes plus anciens et plus vieux que Kronos, que les Titans et que la Terre.

LA HUPPE.

Que la Terre ?

PISTHÉTÆROS.

Oui, par Apollôn !

LA HUPPE.

De par Zeus ! je ne m’en doutais pas.

PISTHÉTÆROS.

C’est que tu es un ignorant, un insouciant, et que tu n’as jamais feuilleté Æsopos, qui dit que l’alouette naquit avant tous les autres oiseaux, avant la Terre même ; ensuite que son père mourut de maladie ; que la Terre n’existait pas encore ; qu’il resta cinq jours sans sépulture ; et qu’elle, dans cet embarras, ensevelit son père dans sa tête.

EVELPIDÈS.

Ainsi, le père de l’alouette est maintenant enseveli à Képhalè ?

PISTHÉTÆROS.

Eh bien ! si les oiseaux ont précédé la Terre, précédé les dieux, leur ancienneté ne légitime-t-elle pas leur royauté ?

EVELPIDÈS.

Oui, par Apollôn ! Il faut donc absolument que tu aiguises ton bec en vue de l’avenir.

LA HUPPE.

Zeus ne se pressera pas de céder le sceptre au pivert.