Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/387

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PRAXAGORA.

Rien ne se fera plus sous l’impulsion de la pauvreté ; tout appartiendra à tous, pains, salaisons, gâteaux, lænas, vin, couronnes, pois chiches. Quel profit à ne point mettre à la masse ? Dis ce que tu en penses.

BLÉPYROS.

Ne sont-ce pas, en ce moment, les plus voleurs, ceux qui ont tout cela ?

PRAXAGORA.

Jadis, mon cher, quand nous usions des lois anciennes ; aujourd’hui que la vie sera en commun, quel profit de ne pas mettre à la masse ?

BLÉPYROS.

Si quelqu’un voit une fillette qui lui plaise et s’il veut en jouir, il lui sera permis de prendre sur ce qu’il a pour lui faire un présent, et de participer aux biens de la communauté, tout en couchant avec elle.

PRAXAGORA.

Mais il pourra coucher avec elle gratis. J’entends que toutes les femmes soient communes à tous les hommes, et fassent des enfants avec qui voudra.

BLÉPYROS.

Mais comment cela, si tous vont à la plus jolie et cherchent à l’avoir ?

PRAXAGORA.

Les plus laides et les plus camuses se tiendront auprès