Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/399

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

PREMIER CITOYEN.

Tu me tues de ne pas le croire.

DEUXIÈME CITOYEN.

On ne le croira pas.

PREMIER CITOYEN.

Que Zeus t’écrase !

DEUXIÈME CITOYEN.

On t’écrasera. Penses-tu qu’un citoyen, ayant le sens commun, fasse son apport ? Cela n’est pas dans notre caractère : nous savons prendre, et voilà tout, de par Zeus ! Ainsi font les dieux : on peut le voir d’après les mains de leurs statues. Quand nous les prions de nous accorder des biens, elles sont là, tendant la main, non pour donner, mais pour recevoir.

PREMIER CITOYEN.

Malheureux homme, laisse-moi faire mon devoir. Il faut que je lie ce paquet. Où est la courroie ?

DEUXIÈME CITOYEN.

Réellement, tu vas porter cela ?

PREMIER CITOYEN.

Oui, de par Zeus ! Attachons donc ensemble ces deux trépieds.

DEUXIÈME CITOYEN.

Quelle folie ! Ne pas attendre ce que feront les autres ; et alors…