Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/446

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courir empressés, autant que le peuvent des hommes affaiblis par l’âge ? Mais peut-être crois-tu que je dois courir avant que tu m’aies dit pour quel motif ton maître nous a convoqués ici.

KARIÔN.

Ne vous l’ai-je pas déjà dit ? Mais tu n’entends pas très bien. Mon maître vous dit que vous allez tous changer en une vie agréable votre existence misérable et pénible.

LE CHŒUR.

Qu’est-ce à dire, et comment va s’opérer le changement qu’il promet ?

KARIÔN.

Il est arrivé ici, bonnes gens, ramenant un vieillard sale, courbé, misérable, ridé, chauve, édenté ; et je crois même, j’en prends le Ciel à témoin, qu’il est circoncis.

LE CHŒUR.

C’est une nouvelle d’or que tu nous annonces ! Comment dis-tu ? Répète-moi cela. Tu nous le représentes arrivant avec un monceau de richesses.

KARIÔN.

Au moins est-ce un monceau des infirmités de la vieillesse.

LE CHŒUR.

Crois-tu, si tu t’es joué de nous, que tu t’en tireras indemne, surtout quand j’ai là mon bâton ?

KARIÔN.

Que je sois tout à fait de ma nature un homme en tout