Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/489

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’HOMME JUSTE.

Non pas, il est depuis longtemps consacré à Ploutos.

KARIÔN.

Où ferait-il meilleur effet que jeté sur les épaules de ce scélérat, de ce perceur de murs ? Il convient de parer Ploutos de vêtements respectables.

L’HOMME JUSTE.

Et que fera-t-on des chaussures, dis-moi ?

KARIÔN.

Je les attacherai tout de suite à son front, comme on suspend des offrandes à des branches d’olivier.

LE SYKOPHANTE.

Je m’en vais ; car je reconnais que je suis beaucoup plus faible que vous. Mais, si je rencontre quelque compagnon, fût-il de bois de figuier, je tirerai vengeance aujourd’hui de ce Dieu qui, à lui tout seul, renverse ouvertement la démocratie, sans consulter le Conseil et l’assemblée des citoyens.

L’HOMME JUSTE.

Or, maintenant que tu marches revêtu de mon armure, cours au bain : prends-y la première place et chauffe-toi. Moi-même j’ai occupé ce poste autrefois.

KARIÔN.

Mais le baigneur viendra le jeter à la porte en le prenant par les génitoires ; car, dès qu’il l’aura vu, il recon-