Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/492

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KHRÉMYLOS.

En effet, tu nous dis là, par Apollôn ! des demandes bien modestes, et il est clair qu’il y mettait de la réserve.

LA VIEILLE.

Ce n’étaient pas effectivement, ainsi qu’il le disait, des demandes intéressées, mais des échanges d’amitié ; en portant mon manteau, il se rappelait mon souvenir.

KHRÉMYLOS.

Tu parles d’un homme éperdument amoureux.

LA VIEILLE.

Mais, maintenant, le perfide n’a plus les mêmes sentiments : il est absolument changé. Avec ce gâteau et beaucoup d’autres friandises que je lui avais envoyés sur ce plat, je lui faisais dire que je viendrais ce soir.

KHRÉMYLOS.

Qu’a-t-il fait ? Dis-le-moi.

LA VIEILLE.

Il m’a renvoyé cette tarte au lait à la condition que je ne viendrais plus jamais le voir, et, en outre, il m’a fait dire que « jadis les Milèsiens étaient braves ».

KHRÉMYLOS.

Il est évident que ce garçon n’est pas un imbécile : depuis qu’il est riche, il n’aime plus les lentilles ; quand il était pauvre, il mangeait de tout.

LA VIEILLE.

Alors, chaque jour, j’en jure par les deux Déesses ! il était constamment à ma porte.