Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/494

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KHRÉMYLOS.

Sans doute, de par Zeus ! quand tu lui versais du Thasos.

LA VIEILLE.

Que mon regard n’était que tendresse et beauté.

KHRÉMYLOS.

Notre homme n’était pas maladroit, mais il s’entendait à gruger les ressources d’une vieille en chaleur.

LA VIEILLE.

Ainsi, mon cher, le Dieu n’agit pas en droiture, quand il dit qu’il vient toujours en aide aux opprimés.

KHRÉMYLOS.

Que devrait-il faire ? Dis-le, et ce sera fait.

LA VIEILLE.

La justice veut, j’en atteste Zeus, que l’on contraigne celui que j’ai bien traité à me traiter bien, à son tour ; autrement, il n’est pas juste qu’il reçoive aucune faveur.

KHRÉMYLOS.

Ne s’acquittait-il pas chaque nuit avec toi ?

LA VIEILLE.

Mais il disait qu’il ne m’abandonnerait jamais de ma vie.

KHRÉMYLOS.

Fort bien, mais à présent il croit que tu ne vis plus.

LA VIEILLE.

En effet, mon cher ami, le chagrin m’a desséchée.