Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/83

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UN PARRICIDE.

Que ne suis-je l’aigle qui plane dans les airs, pour voler au-dessus des flots d’azur de la plaine stérile !

PISTHÉTÆROS.

Le messager n’était point, à ce qu’il semble, un faux messager. Voici un homme qui s’avance en chantant des aigles.

LE PARRICIDE.

Ah ! il n’est rien de plus doux que de voler. Moi, j’aime les lois des oiseaux : j’ai l’ornithomanie, et je vole, et je veux habiter parmi vous, et je suis passionné pour vos lois.

PISTHÉTÆROS.

Quelles lois ? Car les oiseaux ont beaucoup de lois.

LE PARRICIDE.

Toutes ; mais surtout celle qui trouve beau chez les oiseaux d’étrangler et de mordre son père.

PISTHÉTÆROS.

En effet, de par Zeus ! nous regardons comme tout à fait brave de battre son père, quand on n’est encore que poussin.

LE PARRICIDE.

Voilà pourquoi je viens habiter ici, parce que je désire étrangler mon père et avoir tout son bien.

PISTHÉTÆROS.

Mais il y a aussi chez nous autres oiseaux une loi an-