Précisément. S’il vous restait un peu de bon sens, vous prendriez exemple sur notre façon de tisser la laine pour administrer la République.
Comment donc ?
Eh bien, tout d’abord, comme nous jetons les laines à l’eau pour enlever les impuretés, vous devez purger la cité de ces parasites, de ces arrivistes, de ces ambitieux qui, pour parvenir à la magistrature, commettent toutes sortes d’indignités. Prenez-les brin à brin, cardez-moi tout cela, jetez dans la même corbeille étrangers ou pseudo-citoyens, et surtout ceux qui s’engraissent du trésor public. Quant aux colonies athéniennes, vous ne voyez pas que ce sont autant de pelotons séparés les uns des autres, sans lien commun ? Rassemblez-les soigneusement, dévidez-les ensemble, et faites-en une seule grosse pelote avec laquelle le peuple se tissera un manteau. Voilà comment les revenus des colonies, épars aujourd’hui, viendront tous au trésor.
N’est-ce pas honteux d’entendre ces femmes parler de carder des pelotons de laine ? Mais c’est de la guerre qu’il s’agit, et vous n’y prenez aucune part.