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Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/126

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me fait la plus grande pitié. Ces hommes prétendent que nous ne sommes que perversité.

CALONICE.

Et ils ont raison.

LYSISTRATA.

Les femmes ont ordre de se trouver ici pour délibérer sur une affaire de grande importance : eh bien, elles se reposent, et aucune ne vient.

CALONICE.

Elles viendront, ma bonne amie. Les femmes ne quittent pas si aisément leur ménage. L’une est retenue par son mari ; l’autre réveille son esclave ; celle-ci couche son enfant ; celle-là le baigne ; une autre l’apaise en lui donnant à manger.

LYSISTRATA.

Mais elles doivent s’occuper ici de choses beaucoup plus essentielles.

CALONICE.

Pourquoi donc, ô ma chère Lysistrata, cette assemblée de femmes ? Est-ce une grande affaire ? De quoi s’agit-il ?

LYSISTRATA.

Ah ! c’est une grande affaire.

CALONICE.

Et grosse ?

LYSISTRATA.

Oui, grande et grosse.

CALONICE.

Comment se fait-il qu’elles ne soient pas toutes accourues ?