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Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/215

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LES FÊTES DE GÉRÉS, ETC. 20o

mon costume, je le rends conforme à mes goûts. Il est à propos qu'un poète prenne le ton et les manières des sujets qu'il traite. Ainsi, choisit-il des sujets de femmes, il faut que le poète prenne des manières de femmes,

MNÉSILOQUE.

Tu montes donc un cheval pour composer Phèdre?

AGATHON.

Quand les héros sont des hommes, on prend des allures viriles; nous faisons nos efforts pour imiter ce qui n'est point en nous.

MNÉSILOQUE,

Eh bien, lorsque tu mettras en scène des satyres, viens à moi, je te serai utile en me présentant derrière toi en vrai Priape *.

ACATHON.

Il est peu agréable de voir un poète rustre et velu. Vois cet Ibycus, cet Anacréon de Téos et Alcée, qui ont su donner des grâces à l'harmonie ; ils avaient la démarche molle et la coiffure des Asiatiques, et ils dansaient l'io- nienne'. Et Phrynichusl tu n'es pas sans en avoir en- tendu parler; il était beau et toujours élégamment vêtu, aussi rien de plus léché que ses poèmes. Il faut que les ouvrages tiennent du goût des auteurs.

MNÉSILOQUE.

Voilà donc pourquoi le hideux Philoclès compose des

^ Pohe slâns arrecto veretro. Brunck.

' Horace nous peint très bien ce que l'on doit entendre par la danse Ionienne, dans ces vers {Odes, III, 6) ; Motus doceri gaudet lonios Matura virgo, et fiugitur artibus ; Jam tune et incestos amores De tenero meditatur ungui.

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