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LES FÊTES DE CÉRÈS, ETC. 207

AGATHON,

En quoi puis-je donc t'être utile ?

EURIPIDE.

Tu peux l'être beaucoup, car si tu veux aller prendre séance au milieu des femmes et te faire passer pour une d'elles, et si tu prends à tâche de me défendre, tu me •sauveras. Tu es le seul en état de bien parler en ma fa- veur.

AGATHON.

Et que ne vas-tu toi-même faire valoir tes raisons?

EURIPIDE.

Je vais te le dire. D'abord je suis connu. Ensuite je suis chauve et barbu. Pour toi, ta figure est belle, blanche et sans poil. Tu as une voix de femme, un air mignon.

AGATHON.

Euripide

EURIPIDE.

Qu'ya-t-il?

AGATHON.

N'as-lu pas dit quelque part : « La lumière du jour t*est précieuse et douce; penses-tu qu'elle le soit moins à ton père * ? »

EURIPIDE.

Vraiment ouï.

AGATHON.

Ne compte donc pas que j'irai m'exposer pour toî. Ce serait folie de ma part. C'est à toi à supporter, comme tu pourras, tes infortunes. Or, il convient de les sup- porter en les souffrant soi-même, et non pas en s'en dé- barrassant adroitement.

' Fragment de V A Ices te d^Euri^idr.

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