Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

%

��220 THÉÂTRE D'ARISTOPHANE. %

la perte des familles, a consoillé aux hommes de nv» se ^ servir que de bois pourri pour cachet. C'est pourquoi il t paraît urgent que nous avisions à nous défaire de cet | homme d'une manière ou d'une autre, soit par le poison, | soit par tout autre expédient. Voilà ce que je déclare hau-i tement; je consignerai le reste avec le greffier sur lcs| tablettes.

LE CHOEUR.

Je n'aî jamais entenda femme disserter avec plus de sagacité et d'éloquence. Tout ce qu'elle dit est à propos; elle a tout examiné, tout pesé ; elle sait faire valoir ses raisons avec prudence et finesse, de sorte que si Xénoclès, le fils de Garcinus, parlait à côté d'elle, vous jugeriez tous, comme je l'imagine, qu'il ne sait ce qu'il dit.

DEUXIÈME HARANGUEUSE.

Je ne me lève que pour ajouter très peu de griefs à ceux que l'on vient d'alléguer contre Euripide. Je veux ! seulement vous parler des torts qu'il a vis-à-vis de moi. l Mon mari est mort dans l'île de Chypre; il m'a laissé! cinq petits enfants que j'ai bien de la peine à nourrir eni faisant des couronnes dans le marché aux myrtes. C'est] donc à peine si je gagnais n>a vie; maintenant c'est bien ; pis : je ne vends pas la moitié de ce que je vendais de- \ puis que cet Euripide a persuadé à tout le monde, par ses j tragédies, qu'il n'y avait point de dieux *. Je dis et ré- i

fois, et c'est cette dernière précaution dont la harangueuse fait uni crime à Euripide, (b.) \

  • Je n'examine pas, observe très judicieusement Brunck, si Euri- !

pide était athée ou non. Mais je puis affirmer avec confiance que i si Euripide eût été accusé, comme Socrate, d'athéisme, on n'eût pasi manqué de faiseurs d'anecdotes et d'histoires, qui eussent publié '■ qu'Aristophane s'était laissé corrompre par l'argent des ennemis! d'Euripide, pour l'accuser d'impicli ea plein Ihcàlre. (b.) \

�� �