Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/316

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je suis un immortel. Ainsi tout le mal que tu feras, pense qu’il rejaillira sur toi par ta faute.

Éaque.

Que dis-tu ?

Bacchus.

Je dis que je suis immortel, que je suis Bacchus, fils de Jupiter, et que celui-ci n’est qu’un esclave.

Éaque.

Entends-tu cela ?

Xanthias.

J’entends bien, et c’est pour cela même qu’il faut augmenter la torture, car, s’il est dieu, il ne sentira pas les coups.

Bacchus.

Eh bien ! puisque tu te dis aussi immortel, que ne consens-tu à en souffrir autant ?

Xanthias.

Cette proposition est juste. Celui des deux que tu verras pleurer, où qui paraîtra tant soit peu sensible aux coups, ne le regarde plus comme un dieu.

Éaque.

Tu es, sans contredit, un homme loyal, car tu n’éludes pas ce qui est juste. Allons, déshabillez-vous.

Xanthias.

Pour que la chose soit équitable, comment nous feras-tu subir la question ?

Éaque.

Voici. On vous frappera tour à tour.

Xanthias.

Bonne idée. Hé bien, regarde si tu me verras sourciller.