Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/319

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Xanthias.

Tu le ménages ; frappe sur le ventre.

Éaque.

C’est vrai, je ne lui fais rien. Voyons, présente ton ventre.

Bacchus.

Ô Neptune…

Xanthias.

Quelqu’un a crié.

Bacchus.

… Qui possèdes les promontoires de la mer Égée, ou qui règnes au fond de la mer azurée…

Éaque.

Par Cérès, je ne puis discerner lequel des deux est dieu. Mais entre ; mon maître et Proserpine sauront mieux le faire que moi, puisqu’ils sont dieux eux-mêmes.

Bacchus.

C’est bien imaginé, mais j’aurais fort souhaité que tu eusses pris ce parti avant que je reçusse tes coups.

LE CHŒUR.

Muse, inspire nos chœurs sacrés et viens te réjouir de nos hymnes, et contemple cette immense assemblée de peuple, où l’on admire un nombre infini de sages personnages, animés d’une ambition beaucoup plus noble que celle de Cléophon. Ses lèvres toujours en mouvement laissent échapper un son aigre, semblable à celui que ferait entendre l’hirondelle de Thrace, perchée sur les arbres de ce pays barbare. Il répète les tristes airs du rossignol, comme s’il allait périr, quoique les suffrages aient laissé son sort indécis.