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Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/362

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Eschyle.

Elle protège les malhonnêtes gens ?

Bacchus.

Ce n’est pas qu’elle les protège, mais elle est contrainte d’y avoir recours.

Eschyle.

Comment donc viendra-t-on à bout de sauver des citoyens qui ne peuvent porter ni habit léger, ni habit lourd[1].

Bacchus.

Je t’en prie, imagine quelque moyen de les tirer encore une fois du précipice.

Eschyle.

Je le dirai là-haut, mais je ne le veux pas ici.

Bacchus.

Eh, non, non. Envoie-leur d’ici de bons avis.

Eschyle.

Ils doivent regarder le pays ennemi comme le leur, et le leur comme ennemi ; considérer la mer comme leur sûreté, et la pauvreté comme un grand avantage.

Bacchus.

Fort bien. Mais les juges mangent tout[2].

Pluton.

Allons, prononce.

Bacchus.

C’est à toi de les juger. Pour moi, je vais élire celui qui me plaît le plus.

  1. C’est-à-dire qui ne prennent aucun parti.
  2. Allusion au payement des juges athéniens.