Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/521

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CHRÉMYLE.

Pourquoi donc ?

LE PRÊTRE.

Parce que tout le monde est riche ; car lorsqu’il y avait des pauvres, un marchand qui revenait sain et sauf de sa tournée, faisait un sacrifice ; pareillement tout homme qui avait été absous par ses juges. Quelqu’un entamait-il une procédure, il conviait le sacrificateur. Mais, présentement, qui que ce soit ne fait pas le moindre sacrifice et ne vient plus dans ce temple, si ce n’est pour y faire mille ordures.

CHRÉMYLE.

Eh bien, n’en prends-tu pas ce qui t’est ordinairement destiné ?

LE PRÊTRE.

C’est pourquoi j’ai résolu d’envoyer aussi promener ce beau Jupiter et de demeurer ici avec vous.

CHRÉMYLE.

Prends courage ; tout ira le mieux du monde, s’il plaît à Dieu ; le véritable Jupiter sauveur est chez nous, il y est venu de son bon gré.

LE PRÊTRE.

Que tu me dis là une bonne nouvelle ?

CHRÉMYLE.

Attends un peu ; dans un moment nous allons mettre Plutus à la place de ce Jupiter qui garde le trésor qui est derrière le temple de la déesse. Que quelqu’un nous apporte donc des flambeaux allumés, afin que vous les portiez devant ce dieu.