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78 THÉÂTRE D'ARISTOPHANE.

IRIS.

Moi ? Non assurément, vieux fou que tu es.

PISTHÉTÉRUS.

Et tu oses ainsi voler sans dire mot au travers d'une ville étrangère et de cette vaste région qui en dépend ?

IRIS.

Par où donc faut-il que les dieux volent h l'avenir?

PISTHÉTÉRUS,

Parbleu, je ne sais. Ils feront bien seulement de ne point voltiger par ici. Toi-même, à l'heure qu'il est, sais- tu bien que tu nous outrages, et que, si l'on te traitait comme tu le mérites, on se saisirait de toi, et que même on te ferait mourir.

IRIS.

Hé, je suis immortelle.

PISTHÉTÉRUS

N'importe. Nous serions, ce me semble, bien malheu- reux, si, lorsque notre empire s'étend sur tout le monde, il vous était permis à vous autres dieux, de mener une vie licencieuse comme h l'ordinaire et d'ignorer que vous devez nous obéir à votre tour, puisque nous sommes plus puisants que vous. Allons, dis-moi sur l'heure où te di- rigent tes rames empennées ?

IRIS.

Moi ? Je vole vers les hommes de la part de mon p^re Jupiter. Je vais leur ordonner de sacrifier aux dieux Olym- piens, d'immoler sur les autels bœufs et brebis et de par- fumer les rues de l'odeur de la chair rôtie.

PISTHÉTÉRUS,

Que dis-tu? A quels dieux?

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