Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/19

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cussions trop longues, parfois si subtiles, quelquefois si profondes et si vraies, des commentateurs grecs, latins, arabes, sur la nature de la logique. Qu’il suffise de conclure et de maintenir qu’elle est une science, qu’elle observe les faits, sans avoir plus à faire que de les bien observer ; et que si elle descend à enseigner un art, c’est une sorte de hors-d’œuvre auquel elle n’est pas tenue, et qui n’est pas sans dangers pour elle.

La nature de la logique étant ainsi fixée, il reste à savoir quel est l’objet de cette science. L’objet d’une science est véritablement ce qui la constitue ; c’est ce qui la distingue de toutes les autres. Si cet objet est vague, indéterminé, les limites de la science sont indécises, obscures, et la science court risque de s’étendre démesurément, ou de se restreindre sans plus de raison. Les sciences qui discernent le mieux leur objet, deviennent en général les plus claires et les mieux faites de toutes. Réciproquement, une science, quand elle est bien faite, peut discerner parfaitement son objet. C’est la condition préalable de sa perfection et de ses succès. S’il est au monde une science bien faite, c’est la logique sans contredit. Écoutez Reid et Kant, témoins également recevables, bien qu’à des titres différents : « Voilà deux mille ans et plus, nous dit Reid revenu à