Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/25

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mettre en rapport avec la réalité et la vie, doit répondre à cette question, que la spontanéité d’un esprit naturellement juste résout bien mieux encore que la méthode. On sait donc sans la moindre obscurité ce que c’est que la démonstration, et dire que l’objet de la logique c’est la démonstration, c’est l’indiquer aussi clairement qu’il est possible de le faire. Les lois nécessaires de l’entendement, les lois formelles de la pensée, ce n’est pas une définition inexacte ; c’est seulement une définition moins précise.

La démonstration étant la fin de la logique, la logique se trouve ainsi définie, non pas tout à fait par l’objet qui en est la matière, mais par l’objet qu’elle poursuit. La définition en vaut-elle moins pour cela ? non certainement. Les sciences se définissent tout aussi bien par le but auquel elles aspirent, que par l’objet même qui est la matière de leurs spéculations. La médecine est tout aussi bien définie, quand on dit qu’elle est l’art de guérir, que la géométrie peut l’être, quand on la définit, la science de l’étendue, ou que l’arithmétique, quand on la définit, la science des nombres. Ici, c’est par l’objet même de la science qu’on la définit : là, c’est par le but qu’elle se propose. De part et d’autre, la définition remplit la condition qu’elle doit toujours