occupé la tyrannie exactement dix-sept ans après la mort de leur père, soit au total quarante-neuf ans en comptant le règne de Pisistrate.
Clisthène chef du parti démocratique.
XX. Après la destruction de la tyrannie, il y eut lutte entre Isagoras, fils de Teisandros, ami des tyrans, et Clisthène, de la famille des Alcméonides. Vaincu par les associations politiques, Clisthène chercha à se concilier le parti démocratique en remettant le pouvoir à la foule. 2 Isagoras, trop faible pour lutter, rappela Cléomène qui était son hôte et le décida à « chasser les sacrilèges[1] » parce que les Alcméonides passaient pour faire partie des gens souillés par le sacrilège. 3 Quand Clisthène se fut enfui, Cléomène, arrivé avec une petite troupe, chassa comme sacrilèges sept cents familles athéniennes ; puis il tenta de disperser le Conseil et de donner plein pouvoir sur l’État à Isagoras et à trois cents de ses amis. Mais, quand le Conseil eut résisté et que la foule se fut rassemblée, Cléomène, Isagoras et leurs partisans se réfugièrent à l’Acropole ; le parti démocratique les y assiégea pendant deux jours ; le troisième, il laissa partir à la faveur d’une capitulation Cléomène et tous ceux qui se trouvaient avec lui sur l’Acropole[2], et rappela Clisthène et les autres bannis. 4 Quand le parti démocratique eut le pouvoir, Clisthène en fut le guide et le chef. En effet ceux qui avaient le plus contribué à l’expulsion des tyrans, étaient les Alcméonides, qui n’avaient presque jamais cessé de leur faire de l’opposition. 5 Déjà auparavant, un des Alcméonides, Kédon, s’était attaqué aux tyrans ; c’est pourquoi on chantait aussi en son honneur dans les chansons de table :
« Verse[3] aussi à Kédon, serviteur, et ne l’oublie pas, puisque c’est aux braves que l’on doit verser le vin. »
- ↑ Cf. chap. I et Extraits d’Héraclide 2, Une démarche de même nature fut encore faite par Sparte au temps de Périclès, dont la mère était nièce de Clisthène.
- ↑ Cf. Hérodote V 66-73, qui donne une version un peu différente, notamment sur la capitulation de Cléomène : selon lui, la vie sauve n’aurait été accordée qu’aux Lacédémoniens, et les Athéniens partisans d’Isagoras auraient été emprisonnés et condamnés à mort.
- ↑ Distique élégiaque (hexamètre et pentamètre dactyliques).